L’évêque Laurence et le chemin de la paix

Le cycle de la violence ne peut être brisé sans une observation profonde de la nature humaine et la connaissance issue de la voie contemplative.

C'est ce que croit le moine bénédictin Dom Laurence Freeman, l'une des principales références mondiales de la culture de la paix et de la méditation chrétienne.

Dans l'interview, il indique comment des pratiques axées sur l'attention et la respiration peuvent changer les relations et améliorer notre vie.

La violence représente l'un des problèmes sociaux les plus graves de notre époque et, statistiquement, elle ne fait qu'augmenter.

Selon l'indice mondial de la paix, la violence dans le monde a augmenté de 5 % entre 2008 et 2013, malgré la diminution des conflits internationaux.

Cet indicateur utilise des critères tels que le nombre d'homicides, les décès causés par les conflits civils, les dépenses militaires et l'instabilité politique.

"Quand il y a de la violence, la première chose à faire est d'y mettre fin. Même si c'est temporaire.

La violence est une forme de folie", atteste Dom Laurence.

Cependant, contrairement à ce que son discours peut laisser croire, la solution qu'il propose n'a pratiquement aucun rapport avec la répression.

Pour parvenir à une société pacifique, selon Freeman, le grand secret serait de s'asseoir en silence et de méditer.

Méditation chrétienne

Il peut sembler un peu étrange d'entendre un moine de l'Église catholique parler de méditation.

Encore plus au Brésil, où le mouvement charismatique, dont la grande icône est le père Marcelo Rossi, se caractérise beaucoup plus par le bruit que par le silence.

Pour Mgr Laurence, il n'y a pas de problème à ce sujet, puisque les différentes formes de prière se complètent.

"Mais je peux dire, d'après mon expérience, qu'une grande partie des personnes qui sont attirées par le mouvement charismatique finissent par s'installer dans un endroit où elles prennent conscience de la valeur du silence".

Cela ne signifie pas qu'ils abandonnent ces autres formes d'expression, mais qu'ils y ajoutent la sphère du cœur, cet espace intérieur auquel Jésus faisait référence", explique-t-il.

L'évêque Laurence affirme que la prière contemplative fait partie de l'essence de la tradition chrétienne.

Il attribue la marginalisation et la persécution de cette pratique à la période qui a suivi la Réforme protestante. "Si vous regardez l'église orthodoxe, vous verrez que cette méthode de prière contemplative, que nous appelons méditation, est beaucoup plus visiblement présente au cœur de l'église", explique le moine.

Selon lui, il y a un grand processus de reconstruction en cours, qui a commencé au cours des 50 ou 60 dernières années, notamment avec l'augmentation de la popularité des traditions spirituelles de l'Orient, qui ont encouragé les gens à rechercher davantage de connaissances sur les pratiques contemplatives.

"Je crois qu'il est vital pour l'avenir des églises de la chrétienté que leurs membres réapprennent à méditer et apprennent ce qu'est le cœur de la prière. La méditation ne remplace pas les autres formes de prière, mais les enrichit", dit-il.

Pour lui, sans la méditation, les différentes formes de prière risquent de devenir vides et d'être exécutées dans un contexte de superficialité. "Il est essentiel pour les jeunes d'avoir cette expérience intérieure, et la méditation vous y conduit, permettant aux autres formes de prière d'avoir un véritable sens.

C'est pourquoi il est si important d'enseigner la méditation aux enfants. Ils ont une capacité naturelle de méditation et comprennent tout par expérience.

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